Humeur ou Humour ?

Publié le 9 juin 2025 à 22:22
Miroir mon beau miroir !

 Il n'y a qu'une lettre de différence entre humeur et humour, mais une de plus entre violent et volent.

Ils volent les mots des belles personnes qui nous apprennent le savoir-vivre….violent !

 

Un jour si proche où le prêtre prêt à baptiser deux enfants invectivent les familles timides et ignorantes des codes. Il explose de colère pour inviter les personnes à se rapprocher du foyer volcanique d'où émerge cette violence déplacée. "Nous sommes une communauté" hurle-t-il au cœur de l'église, "vous ne comprenez pas que vous devez vous rapprocher !!!"

En vrai je vous le dis, tout cela donne très envie !

  • Envie pour les personnes concernées  de faire demi-tour et de partir loin de cette furieuse invitation, crachée depuis une marche proche de l'autel. L'homme est drapé dans sa soutane blanche, recouverte de la couleur rouge comme sa colère surgie de ses entrailles, sans raison apparente. Il est drapé dans sa puissance d'homme d'église, dans son égo d'homme tout court. Puis il s'apaise. Il a craché son venin sur des humains, même pas ses fidèles. Il a montré son visage d'homme, de petit moi fatigué et énervé sans crier gare, sans explication.
  • Envie de rire. Rire de cette vision du dogme dominant, de ses commandements imposés bien loin de la spiritualité dont nous étions pourtant partout entourés, dans ce lieu sacré.

Ce prêtre, comme un blasphème, me montre le visage de la religion à laquelle j'ai renoncé. Le sacré peut être honoré de bien des manières, mais en aucun cas de ce patriarcat éculé et délétère.

Billet d'humeur, je préfère en rire !

Descend petit homme d'église, renonce à faire la messe et bénir les sacrements si tu ne connais plus le chemin pour accueillir et accompagner tes semblables.

Enlève ta belle robe et revient plus humblement à la terre, à la nature et à l'amour véritable.

Aucune de tes blessures et de tes tourments ne justifient que tu sois violent avec les vivants !

 

Un instant encore plus proche avec ma voisine grande communicante. Elle a pour loisir de glisser dans les boites aux lettres des poèmes et invitations, sans se soucier de nous ni de nos noms. Des petits mots doux écrits à l'encre de sa solitude et de son désespoir. Elle s'occupe ainsi et se donne l'illusion d'être sociable et bienpensante.

Parce qu'elle est éduquée, elle, Madame, et qu'elle connaît le savoir vivre ! Elle a les codes et montrent du doigt ceux qui, selon sa toute-puissance, ne les ont pas !

C'est ainsi qu'elle glisse dans ma boite aux lettres une invective en alexandrin. Dans cette missive, chaque paragraphe peut toucher sa cible :

  • Que ce soit les voisins présents à son invitation, qu'elle remercie en se plaignant du peu de participants ;
  • Que ce soit ceux qui ont osé ne pas lui répondre et lui manquer de respect, selon ses codes ; 
  • Ou encore  ceux qui, comme moi, lui ont gentiment dit non, mais sont tout de même coupables de ne pas avoir été là !

Chacun peut choisir son paragraphe de ce poème d'empathie plaignante !

J'ai pris le papier dans son ensemble, et je suis allée voir ma voisine. J'ai sonné à sa porte. Je lui ai ramené sa diatribe.

Les yeux dans les yeux, je lui ai demandé d'oublier ma boîte aux lettres pour ces prochaines occupations.

Elle me demande 3 fois mon nom. Puis elle m'avoue qu'elle ne s'en souviendra pas. Elle ignore qui est venu chez elle, lors de son invitation. Elle ne se souvient ni ne reconnait personne.

Mais elle sait vivre, elle, Madame ! Elle sait créer du lien !

J'aime mieux en rire ….

Pourtant, je lui ai promis que ma démarche allait marquer notre relation. Je lui ai conseillé avec douceur de se souvenir de mon nom.

Du haut de son grand âge, elle a appris deux nouveaux mots ce jour : harcèlement et consentement !

Rien de ta solitude et de tes errements ne justifient que tu imposes ta présence et tes mots doux violents !

 

Un instant plus lointain d'un homme mur donnant une leçon à une jeune femme, le jour de son anniversaire, la veille d'un baptême flamboyant :  "Arrête de pleurer et de stresser !  A ton âge, il serait temps de contrôler tes émotions et de savoir gérer la pression !".

Quelle belle manière que de faire la leçon en explosant de colère et se laissant déborder par ses pulsions ….

Il vaut mieux en rire !

Toi le patriarche dominateur et provocateur volent tes émotions et tes excès de colère, tes mots cassants !  Regarde toi, petit moi méchant, du mal que tu fais en crachant tes émotions  de colère.

Plutôt que d'exploser comme un volcan, apprend à pleurer, t'émouvoir, vibrer et trembler. Apprends à te laisser traverser, à réguler et à aimer.

Regarde cette jeune femme comme elle brille quand elle sourit, comme elle est douce et joyeuse quand elle est aimée.

Apprend d'elle avant de finir brûler par ta colère, seul sur ton bucher ! Enlève ta cape d'égo, descend de ton perchoir.

Aucune de tes blessures et de tes tourments ne justifient tes mots violents !

 

 

Au-delà de l'humeur, l'humour enfin permet de sourire et donne à rire de ces miroirs !

 

 

 

Entre ombre et lumière ...

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